Boca de Huergano – Jaca
Bon, les manches des blousons et les gants sont toujours trempés. Les mousses des casques sont quasi sèches. On décide de mettre tout le mouillé dans le sac de 60 litres de Christophe et de rouler en affaires d’été avec blouson de pluie pour couper le vent froid. Le ciel bleu et le soleil ne nous quitteront pas de la journée. Après l’orage d’hier, ça fait plaisir. Notre première idée est de nous arrêter à Pampelune, mais les routes sont tellement magnifiques qu’on décide de continuer. On est sur des hauts plateaux (1000 m d’altitude), il fait bon, que demander de plus ? Lors d’une halte, Christophe me propose de faire notre étape à Jaca, dans les Pyrénées. Pourquoi pas ? On réserve un hôtel avec un parking moto et on reprend la route. On arrive dans les plaines, il fait de plus en plus chaud. Heureusement que l’on va rapidement repartir dans les montagnes. Après Yesa, on tombe nez à nez avec l’immense lac du même nom. Il est bleu turquoise. On croirait une mer intérieure. On le longe sur des kilomètres avant de rejoindre Jaca, notre point de chute. On vient de faire 500 kilomètres de routes sinueuses, il est 16 heures, nous sommes à 820 mètres d’altitude et il fait 29°C. On apprécie la fraicheur de l’hôtel. A la réception, je demande où est le parking moto promis que l’on puisse garer les motos. La réceptionniste nous demande de l’accompagner et nous amène face à une ancienne boutique reconvertie en parking moto. Bon. Pourquoi pas. Un motard en BMW R1250 RS est en train de faire rentrer sa moto après avoir ouvert les 2 portes battantes. Il y a une petite marche, mais rien de bien méchant. Il y arrive sans problème. Christophe fait rentrer sa moto, là aussi, tout se passe bien. Je me présente enfin face à la porte et je donne un coup d’accélérateur pour passer la petite marche. J’entends un CRAAAAC ! Oups. Je gare la moto et je vais voir : avec les 2 valises sur les côtés, j’ai à moitié arraché la poignée de la porte. Mince ! Je ne me suis pas méfiée de la largeur du bestiau. Lorsque la réceptionniste revient pour fermer le local, je lui explique le souci (d’ailleurs elle le constate toute seule, le bidule pendouille lamentablement). Elle le fera réparer très rapidement.
Jaca – Andorre
Cette fois, Christophe prend la tête. Il veut tester son appli GPS. Nous partons, sereins et confiants. C’est une route de montagne, donc tout va bien. Au détour d’un virage, un immense lac (Embalsa de Bubal) !


On s’arrête sur le parking faire une photo et, je ne sais pas pourquoi, on regarde le trajet prévu. Nom de nom ! Ce bougre d’abruti de GPS veut nous faire passer par la France pour replonger en Andorre ! Mais non ! Ce n’est pas du tout ce qu’on voulait ! Je reprends la main et programme Scenic en lui mettant une cinquantaine de stops afin qu’il passe exactement où je veux. Et là, ça va être un festival de virages et de paysages grandioses. On va suivre la fameuse N260 de El Puente de Sabinanigo jusqu’à La Seu d’Urgell, en passant de cols en défilés tous plus sublimes les uns que les autres. Une tuerie ! Nous arriverons en Andorre finalement relativement tôt et devrons attendre l’ouverture de Motocard pour m’acheter mon casque.


C’est notre dernière soirée sur le territoire espagnol. Il nous reste 1 grosse journée de route pour rentrer.

Andorre – Maison
Le lendemain, nous sommes réveillés à 6 heures du matin par un énorme coup de tonnerre ! La foudre s’abat, toute proche.

On prépare nos affaires en scrutant le ciel. Va-t-on, une fois de plus, rouler sous la pluie ? A 9 heures, une accalmie. Les motos sont chargées depuis longtemps, on fonce ! On enfile les équipements de pluie car il pleut encore un peu et partons à l’assaut du port d’Enlavira avant d’attaquer la descente vers Ax Les Thermes.

A partir de Foix, le temps se lève et devient, au fur et à mesure des kilomètres carrément très chaud. On rentre uniquement par les départementales : qu’est-ce que c’est bon ! En passant sur Agen, je me dis : Purée, j’aurai dû contacter le Zit pour faire une pause café avant de continuer notre chemin. Ce sera pour une prochaine fois. Par contre, la N21 nous abrutie complètement. On a tous les 2 programmés nos GPS, sauf que je me suis permis quelques variantes. Je contacte Christophe et lui propose mon itinéraire qu’il accepte aussitôt : il veut à tout prix sortir de cet itinéraire soporifique ! Aussi, après Villeneuve sur Lot nous empruntons une splendide départementale qui nous fera passer par Montflanquin, Villeréal et Beaumontois en Périgord. On est presque arrivés, c’est quand même plus sympa de finir par une belle route comme on les aime.
18 heures, les moteurs se coupent. On a un sourire jusqu’aux oreilles malgré les 450 kms de départementales avalés. La vache, que c’était bon ce trip. Un peu court, mais du pur bonheur ! Vivement le prochain.