Les Picos de Europa : partie 4
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Comillas – Boca de Huergano

Après une journée off, nous repartons en direction de Boca de Huergano. Une fois de plus, le plafond est bas. Nous mettons les blousons de mi-saison qui sont étanches et les pantalons de pluie, au cas où. Sur une chaine You Tube, une motarde préconise de rouler absolument par la CA282 comme étant la plus belle route du coin. Bof ! On a déjà roulé sur beaucoup mieux. Mais ça nous permet de rejoindre le défila de la Hermida sans passer par du déjà-vu, donc bon point quand même. Concernant le défilé, sa réputation n’est pas usurpée : c’est magnifique.

On le longe jusqu’au village de Potes qui est très beau mais que nous traversons rapidement car nous voulons atteindre le cirque de Fuente Dé rapidement. On enquille sur une petite route qui serpente le long des montagnes et sur laquelle nous sommes seuls (une fois de plus).

Arrivés au cirque, le plafond est encore plus bas. On trouve une table de pique nique et on s’installe pour grignoter. Des touristes s’engouffrent dans le téléphérique qui les amène au-dessus des nuages, dans les hauteurs. Ça doit être beau là-haut, et surtout ensoleillé. Ce sera pour une prochaine fois. Le ciel devient de plus en plus menaçant et on entend le tonnerre. Oups ! On ne veut pas être sous l’orage en motos, alors on file. Trois gouttes nous accompagnent puis s’arrêtent. C’est parfait. On n’entend plus le tonnerre. On roule serein et on continue à passer un nombre incalculable de cols malgré un brouillard à couper au couteau. Nous avons rarement roulé dans une telle purée de pois. Une BMW GS fait un bout de route avec nous. Puis tout à coup, le soleil fait son apparition. On peut enfin ouvrir les watts sur cette superbe route. A Portilla de la Reina, on bifurque pour longer le Valdéon pour se retrouver dans un paysage de land écossais balayé par des rafales glaciales. La température doit avoisiner les 7°C, mais au moins, il ne pleut pas. C’est splendide. On ne s’arrêtera pas faire de pause photo, malheureusement. Mais on s’en met plein la vue, jusqu’à ce que le brouillard refasse son apparition de l’autre côté du col. Et flute ! On débouche sur la N625. Le brouillard nous lâche mais es rafales de vent reprennent et ne nous lâcheront pas pendant un sacré bout de temps. Des nuages noirs s’amoncellent dans le ciel. Ça sent l’orage à plein nez. On fait une halte à Riano 2 minutes, mais le vent est tellement fort que les motos manquent tomber.

On repart rapidement en espérant ne pas se faire rattraper par l’orage. On le surveille dans les rétros. On n’est pas serein. On s’en est déjà pris pas mal, et c’est rarement agréable ! On entend maintenant le tonnerre. Au milieu de nulle part, le village de Boca de Huergano fait son apparition. Un écriteau hôtel nous incite à nous arrêter, d’autant que la pluie est maintenant venue se rajouter au vent. J’entre. Personne à l’accueil. Je patiente quelques minutes. Pas de sonnettes, rien. Je retourne aux motos et on décide de continuer. Un autre village nous attend dans 9 kilomètres, ça devrait le faire.  On roule, et à peine 3 minutes plus tard, le ciel s’assombrit d’un coup. On se croirait en pleine nuit. La pluie nous rattrape, et tout à coup, c’est l’apocalypse. Il grêle. Mais pas des petites grêlons (enfin si, juste au début) mais des grêlons de la taille d’une balle de ping-pong. Purée, mais ça fait super mal ! Et il pleut dans mon casque ! Mais c’est quoi ce bordel !!!!  J’ouvre, et je cherche désespérément un endroit pour nous abriter. Rien. On est dans le seul endroit d’Espagne où il n’y a pas d’églises, alors que jusque là on en voyait tous les 100 mètres ! Un croisement. Je me mets sur le côté. Dans le Cardo on décide de faire demi-tour. La route est blanche de grêlons, alors, pour éviter de glisser, on pousse les motos et on les met dans le bon sens. Une voiture s’arrête et nous demande si on a besoin d’aide. On décline, touchés par cette attention. On remonte sur les motos et on part en sens inverse. L’orage poursuit sa route de son côté et les éléments  se calment un peu (les grêlons sont moins gros). On béquille les motos sur le parking de l’hôtel vu précédemment et on se rue littéralement dans l’entrée. Nos vêtements sont imbibés de flotte et pèsent une tonne, mais nous sommes relativement secs, sauf les mains. A croire que nos gants ont absorbé toute la flotte. Pendant que je discute avec l’hôtelier, une flaque (plutôt une mer intérieure) se forme à nos pieds. Dès que je baisse mes bras, un torrent dégouline de mes manches. Le hall de l’hôtel est inondé ! Je m’excuse auprès de l’hôtelier qui me dit de ne pas m’en faire, il passera la serpillère après. Il nous demande de patienter 2 minutes dans le hall inondé pendant qu’il va ouvrir notre chambre. Puis il redescend et nous dit que c’est bon, la voie est libre. On monte les escaliers qu’on inonde et on déboule dans notre chambre. On fonce dans la salle de bain pour mettre nos affaires trempées dans la douche pour arrêter de tout inonder sur notre passage ! J’enlève mon pantalon de pluie et je redescends chercher nos affaires dans les sacoches car nous n’avons rien pris. Le hall est tout nettoyé, et il ne pleut plus. Le soleil fait même son apparition. La loose ! Revenue dans la chambre, je prends mon casque pour le mettre sur une chaise et là, l’horreur ! L’intérieur est trempé ! Je me dis que okay, la visière n’est plus étanche, mais de là à ce que l’intégralité des mousses soit mouillée, il y a des limites. Tout à coup, je comprends. Par habitude, on a mis nos gants trempés dans les casques ! Quelle bande de nouilles ! On tente de tout faire sécher au sèche-cheveux, mais il se met rapidement en sécurité. Purée, ça va être long !  

Malheureusement, nous n’avons pas fait beaucoup de photos de cette journée. La seule que j’ai est celle  de mon top-case, marqué par les grêlons.

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